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Un peu de sensibilité dans ce monde de brutes

75e ANNIVERSAIRE- Pour marquer le jubilé de Gottéron, François Aeby a confectionné deux sérigraphies

« J’aurais pu faire un gros patin à glace. » Il aurait ou, oui. Or, pour immortaliser le 75e anniveraire du HC Fribourg-Gottéron, François Aeby a choisi le dragon, avec la cathédrale en arrière-plan. Un dragon menaçant, agressif comme doit l’être tout joueur de Hockey qui se respecte, et dont les ailes semblent s’extraire du papier grâce à une technique que l’artiste « multifacettes » fribourgeois maîtrise parfaitement : la sérigraphie.

Le résultat a de la gueule, dira-t-on. François Aeby l’a conjugué au pluriel, puisque ce n’est pas une mais bien deux éditions de 400 et 100 exemplaires qui sont sorties de son atelier de la rue des Epouses, dans le quartier du Bourg à Fribourg. Une version bleu et argent, une autre rouge et or ; le feu pour le cœur et la passion, la glace pour la force et la résistance.

« Lorsque Louis-Guy Vorlet, ancien membre du conseil d’administration de Gottéron, est venu vers moi, j’ai été flatté. Mais aussi stressé, parce que c’était mon plus grand boulot à ce jour et que je voulais que ce soit beau » explique François Aeby, 45 ans, qui s’est attelé à « mettre un peu de sensibilité dans ce monde de brutes » Faire rime puissance et élégance prend du temps et demande beaucoup de savoir-faire. Dix passages sérigraphiques ont été nécessaires pour atteindre « la perfection ». « Je ne sais pas si ça va plaire, mais au moins, moi je suis à l’aise »

Cela n’a pas toujours été le cas. En août dernier, lorsque Laurent Haymoz, président de Fribourg Gottéron, est venu jouer les inspecteurs des travaux finis, l’artiste n’en menait pas large. Une histoire de sertissage, de noir qui rappelait trop la BD…Bref, un problème que François Aeby pensait alors insoluble. « Il était inquiet, raconte Laurent Haymoz. Il m’a dit : ça ne me plait pas. Si l’artiste n’est pas convaincu, alors ça ne peut pas aller. Nous lui avons accordé du temps supplémentaire et, effectivement, le résultat est plus élaboré. Ca me plaît ! »                                                                      Pierre SaLinas